samedi 31 août 2019

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier: un enfant dans les rues de Paris

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier est le premier livre d'un roman de huit tomes. Ce roman apparu en 1969 nous raconte la vie d'Olivier Châteauneuf, au quartier de Montmartre à Paris, dans les années 30. C'est un enfant de 10 ans, orphelin, qui après la mort de sa mère, a du quitter l'école et habiter avec son cousin marié. Depuis, il passait son temps à parcourir les rues, accompagner les voisins de la rue Labat, vagabonder avec ses copains et découvrir tous genres de personnes et de lieux.

La joie de vivre d'un enfant explorant les rues, bien entouré par les habitants du quartier

Virginie, la mère d'Olivier, détenait une mercerie à la rue Labat à Paris. Après sa mort, l'enfant habitat chez son jeune cousin Jean et sa femme Elodie. Mais il rencontrait toujours les gens du quartier qui devenaient sa nouvelle famille. Chez Albertine il passait pour manger une crêpe ou un beignet, avec Bougras il assistait à la fabrication des bagues et il l'accompagnait pour cirer les parquets. Il mangeait des gâteaux chez Madeleine, appelée Mado. Aussi, il passait chez Lucien, le sans-filiste avec ses postes TSF pour écouter une chanson; et Gastounet, un ancien combattant, lui montrait des albums et des histoires militaires. Et il ne manquait pas de donner à manger à son ami Daniel qui était un infirme qu'on nommait l'araignée. 

En plus, avec ses copains du même âge, Loulou et Capdeverre, Olivier va flâner et faire plein de jeux et d'amusements! On va vivre le plaisir de regarder un enfant jouer et s'amuser avec toute chose simple qui se présente à lui. Olivier joue avec des osselets, avec la purée de pomme de terre, joue aux billes, fabrique un bateau, fait des glissades avec les amis... Devant une pâtisserie avec les copains, en regardant les gâteaux, il souhaitât être une mouche:"Pour illustrer le mot, sans se concerter, ils se mirent à courir en battant les ailes et en faisant:"Bzzz, bzzz, bzzz...."   

L'un des jeux était le jeu aux allumettes suédoises; la boite d'allumettes était l'un des objets de l'enfant et a mérité d’être le titre du roman. Olivier utilisait ces allumettes pour vaincre l'obscurité la nuit, pour jouer, et pour rassembler dans la boite sa monnaie espérant pouvoir acheter un couteau suisse.

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier nous décrit les détails de la rue parisienne des années 30

Ayant vécu son enfance à Montmartre à Paris, Robert Sabatier retrace dans ce roman les lieux, les locaux, les odeurs, les sons, jour et nuit, et dimanche matin.
En effet, le livre rapporte les détails du contenu de la mercerie, il décrit les chiens errants, le boucher juif, l'épicerie, le café, la piscine municipale, la salle de cinéma, le lavoir municipal, la pâtisserie...
Dans Les Allumettes Suédoises, on trouve les noms de rues, de marchés, de places, de cafés, du cinéma... Par exemple, on cite les rues Bachelet, rue Nicolet, Lambert, Labat, Ramey, Marcadet...On retrouve aussi les boulevards Ornamo, Berbès, le café Pierroz, le café Transatlantique... Les détails vont jusqu'à citer les noms des acteurs de films sur les affiches de la salle de cinéma, les noms de chanteurs, les paroles de chansons de l'époque, et les marques d'objets (verres, bouilloire électrique, montres...).

En plus, Robert Sabatier dans Les Allumettes Suédoises nous décrit longuement les petits tâches de routine mais qui font bien le bonheur des gens. On garde un long sourire à lire la description de la préparation d'un bol de chocolat, la cueillette des pissenlits, le jeu à la toupie, les femmes qui discutent à propos des plats à cuisiner dimanche matin, le lavage du linge au lavoir municipal...

Le langage parlé des personnages est familier, tout comme au quotidien:"mon pote!","P'tite tête, va!", "récré","T'es dingue!","On est gourmands, s'pas!", "miam, miam". Les Allumettes Suédoises est un  roman plein d'humour, plein de couleurs, d'énergie et de gaieté !

A retenir

N'hésitez pas à lire Les Allumettes Suédoises, il nous apprend à savourer tout moment de notre vie (un plat, un jeu, une chanson, une marche à pied, une vitrine...). Ensuite ne perdez pas le fil, l'histoire de cet enfant est à suivre dans les tomes suivants, il vivra bien d'autres aventures dans d'autres endroits. La plume de Robert Sabatier vous régalera!





samedi 24 août 2019

La Mère de Pearl S. Buck: la vie d'une paysanne chinoise

La Mère de Pearl S. Buck est un roman publié pour la première fois en 1933. L'auteure, lauréate du prix Nobel, nous décrit la vie d'une mère dans un hameau en chine, en pleine nature, au début du siècle.  
La mère mène une vie simple faite de tâches routinières dans sa maison et dans les champs. Dans une belle compagne chinoise, d'une saison à une autre, pas d'argent à gaspiller, les paysans n'ont que les moyens suffisants pour vivre. D'ailleurs, on ne fait que vivre, en paix avec la nature. On suit la succession des saisons, la semence, la floraison, la récolte, et l’épanouissement des enfants, leur mariage, la maladie, le décès et la naissance. La mère trouve sa jouissance en donnant tout son être pour rayonner la vie autour d'elle. Etant forte et laborieuse, elle luttait pour surmonter les difficultés de la vie : l'absence d'homme, une maladie et la perte d'enfant. 

Résumé de La Mère de Pearl S. Buck 

Sans intrigue ni grand suspens, on suit la mère, paysanne chinoise, satisfaite de bien nourrir sa famille et ses bêtes et à travailler dans les champs. "Sa pensée entière était concentrée sur ses champs, sa maison". L'auteure nous décrit des occupations telles que rassembler la paille, labourer la terre, ensemencer le blé, récolter le maïs et le riz, nourrir le buffle, allumer le feu, aider sa cousine qui accouche, allaiter son enfant, coudre une étoffe...
On retrouve le bonheur de la mère étant enceinte et débordante de vie! Elle était fière de sa force, de ses enfants et de son mari. 
Par son pleine occupation à faire vivre ceux qui l'entoure, elle était comblée, heureuse... 

Quand son mari l'a quitté sans retour, chagriné d’être pauvre, elle a du travailler pour deux: faire la récolte du riz seule et apprendre à entasser le gerbe avec l'aide de son cousin. Aussi, son fils aîné commençait à l'aider dans les champs, sa fille apprit les tâches ménagères et elle emmenait le plus petit avec elle en compagne:"Mais elle ne pouvait pas prendre de repos, sauf de temps à autre lorsque le bébé criait et qu'il fallait le nourrir".

Et toujours de grand élan, elle a du soigner sa belle-mère malade durant des nuits entières en toute aisance: "Elle faisait ces choses avec plaisir, contente d’être occupée toute la nuit".

La Mère de Pearl S. Buck nous montre une vie en harmonie avec la nature: les champs, la montagne, les saisons 

Tout au long du récit, on admire le cadre spatial naturel et rengorgé de vie. En effet, on suit la paysanne dans les champs, sur un versant de la montagne, entre deux collines, le long d'un sentier, une vallée, une prairie, un bambou...
En outre, on avance dans le temps, d'un événement à un autre, d'un âge à un autre selon le cycle saisonnier. Pearl S. Buck décrit subtilement la succession des saisons et des événements qui suivent : "L'année s'avançait; on arrivait à la fin de l'automne","bientôt l'herbe sauvage de la montagne brunit à l'approche de l'hiver","Une fois de plus le printemps survient", "elle ne vit pas l'homme ce printemps-là, mais elle se souvenait de lui. Il reparut un jour au début de l'été". Et c'était dans un temps froid que la belle-mère demeura malade: "Mais avec la tempête et le froid, la mort si longtemps différée, descendit soudain sur l’aïeule".


La mère reste anonyme tout le long du récit; ce qui est important c'est qu'elle est une maman

Pearl S. Buck nous décrit la vie de cette femme en la nommant La Mère, sans nom ni prénom. Aussi, les personnages ne sont pas désignés par leurs prénoms mais par leur le lien familial par rapport à la mère: le mari, la belle-mère, le fils, la fille, le cousin, la cousine, la belle-fille. Ainsi, on sent que tout  tourne autour de la maternité. La Mère de Pearl S. Buck met l'accent sur ce sens; et on retient par notre lecture cette fabuleuse concordance: la mère et la vie !