mardi 29 octobre 2019

Le Vieil Homme Et La Mer d’Ernest Hemingway : le défi d'un vieux pêcheur cubain

Le Vieil Homme Et La Mer d’Ernest Hemingway  est un court roman paru en 1952. C’est l’histoire d’un vieux pêcheur à Cuba. Le vieux Santiago était habitué à emmener avec lui un jeune garçon pour la pêche au Gulf Stream. Mais avec l’échec du vieux, les parents du gamin ont choisi de le brancher avec un bateau qui avait plus de succès. Après avoir passé 84 jours sans attraper un poisson, le vieil homme était triste. Le gamin l’adorait, il l’appelait grand-père, et venait pour le servir et le réconforter. Ainsi il lui apportait à manger, de quoi se laver, et des sardines qui servaient d’appâts pour la suivante conquête de l’océan. En effet, Santiago voulait retrouver sa gloire, il prépara sa barque dès l’aube avec l’aide du gamin.

On suivra le vieux pêcheur, seul, durant juste quelques jours, au large de l’océan, avec la suite aube, jour, crépuscule, et nuit. Il guette les oiseaux, il manipule sa ligne, il mange un thon cru et il peut attendre de longues heures pour voir la babine plonger. Il parlait seul, s’adressait à lui-même et aux poissons. Ses pensées allaient jusqu’aux souvenirs de sa belle jeunesse, et parfois ses réflexions avaient une allure philosophique. Pour lui, les étoiles, les oiseaux, et les poissons étaient les amis qui ne le laissaient pas seul.

Toutefois, son aventure était difficile, il fallait lutter pendant une longue période pour s’emparer d’un énorme espadon qui avait mordu à l’appât. Les mains blessées, épuisé, Santiago avait réussi à l’avoir sur sa barque ; mais aussi il fallait faire face à l’attaque de requins.
Finalement, de retour sur terre, il retrouve le gamin, et les autres pêcheurs réaliseront le grand exploit de Santiago.

L’activité de pêche décrite dans Le Vieil Homme Et La Mer d’Ernest Hemingway

Sous le soleil de la mer des Tropiques, au port, les pêcheurs se réunissent à la Terrasse, et là on se moquait du vieil homme qui n’avait rien rapporté. La marchandise sera amenée au marché de la Havane, et on livrait les requins à « l’usine à requins ».
Santiago utilisait des outils simples qu’il amenait sur sa barque : des lignes, la gaffe, le harpon, le seau aux appâts et le gourdin pour assommer les grands poissons. Au chemin de la mer à l’aube, « les gens se mouvaient, pieds nus, dans l’obscurité, les mâts de leurs bateaux sur les épaules ».

Le vieux Santiago était pauvre : il habitait une cabane, un pantalon bourré de journaux lui servait d’oreiller, et il buvait son café dans une boite de conserve. En plus, il mangeait les œufs de tortue, et buvait chaque jour un verre d’huile de foie de requin qui aurait des vertus : « excellent remède contre le rhume et la grippe. C’était aussi bon pour les yeux ». En mer, il mangeait un thon cru ou des crevettes crues accrochées à l’herbe jaune du Gulf. 

Le Vieil Homme Et La Mer d’Ernest Hemingway nous décrit la patience et le déterminisme. Il surveille et attend la secousse de la babine avec un chapeau de paille sur la tête. Des heures passent à attendre un lourd poisson à mordre l’hameçon ! Il attend sa montée : au crépuscule, sinon à la lune, sinon le matin. Son expérience fait bien sa preuve. En effet, sentant le poids « formidable » du poisson à l’autre bout du fil, « il ne s’exprimait point, parce que les chants de triomphe, ça risque de tout faire manquer ». Et voici sa technique quand il attrape une dorade: «De la main droite il retenait la grande ligne ; de la gauche il ramena la dorade. Chaque fois qu’il gagnait un morceau de ligne, il plaquait dessus son pied nu »  

Le vieil homme en mer s’associe parfaitement à son biotope

Le Vieil Homme Et La Mer d’Ernest Hemingway décrit aussi l’Amour du pêcheur pour sa vie en mer. Santiago aimait ce qu’il rencontrait en mer. Ainsi, il aimait les poissons volants, les hirondelles, la méduse et les petits poissons autour, et même les étoiles étaient ses amies. Il aimait aussi l’aigle de mer qui, lorsqu’il tourne en ronds, il indique au pêcheur qu’il avait trouvé un poisson ! Il rencontre aussi d’autres oiseaux tels que la fauvette, l’épervier, et le canard sauvage. Leur compagnie l’amusait et parfois il leur parle et ça lui fait chaud au cœur. Aussi, on verra les taches de plancton, l’herbe jaune qui produit une phosphorescence la nuit...

Pour les poissons, il les respectait, lui adressait la parole : « poisson, dit-il, je t’aime bien. Et je te respecte. Je te respecte beaucoup. Mais j’aurai ta peau avant la fin de la journée ».
Il se souvenait d’un couple de marlins : la femelle piégée luttait et le mâle tournoyait tout près. Puis, quand le vieux s’était emparé d’elle, le mâle avait réagit « le mâle fit un bond prodigieux hors de l’eau tout près de la barque afin de voir où était la femelle,  « qu’il était beau, qu’il était fidèle » ».
La mer, il l’embrassait d’un regard. Le ciel, il y connaissait les signes de l’ouragan, « les gens de la terre ne comprennent rien au ciel » pensait-il.

La lutte du vieux pêcheur en mer

Une bataille avait duré très longtemps entre le vieil homme et un énorme espadon. Il fallait supporter la haute tension de la ligne qui lui écorchait les mains ! Plusieurs étapes se sont passées, de jour et de nuit, et le vieux s’acharnait pour son but. Pour se faire encourager, il adressait des paroles à ses mains et à sa tête. Finalement, couvert de sueurs, mains blessées, abattu, il l’a eu! Mais, le combat continuait avec l’attaque de requins attirés par le sang écoulé. De l’espadon il n’en restait que la tête et l’arête, mais le grand homme du Gulf Stream avait aussi tué les requins par des coups de harpon!

La fin: sur terre

Pour Le Vieil homme Et La Mer d’Ernest Hemingway, c’était une très belle fin. De retour au port, il a senti l’immensité de sa fatigue. Il retrouve le gamin inquiet qui venait lui chercher à boire et à manger. Les pêcheurs mesuraient l’arête de l’espadon de Santiago, il mesurait 6 mètres de long. En effet, ils n’avaient jamais vu un pareil !





mercredi 16 octobre 2019

Croc-Blanc de Jack London : le loup fort, intelligent et fidèle


Croc-Blanc de l’auteur américain Jack London est un roman paru en 1906. C’est l’histoire d’un loup qui a vécu 4 grandes étapes. Premièrement il était louveteau né au Grand Nord américain, et à côté de sa mère, il a apprit les lois de la vie sauvage. Ensuite il a été capturé par des indiens, et il a apprit la soumission à son maître pour être un chien de traineau. L’homme était pour lui un dieu. Vendu, mal traité par un autre homme, il devint féroce, c’était le « loup combat » imbattable. Toutefois, Croc-Blanc a pu être sauvé un jour de cette atmosphère défavorable par Weedon Scott. Avec son nouveau maître, on verra la somme de l’adoration et de la fidélité avec l’intelligence de l’animal qui s’adapte et apprend les lois des humains !

La vie de l’animal sauvage dans le roman de Croc-Blanc de Jack London

A la forêt du Grand Nord, froid et silencieux, une louve sauvage était en fait, mi-louve mi-chienne. Jack London nous décrit entre autre le comportement des mâles en rivalité amoureuse vis à vis de celle-ci. Parmi les rivaux un seul restant sera le père de louveteaux nés dans une tanière. Le père mourut dans un combat avec une femelle de lynx qui protégeait sa progéniture par instinct maternel. Les petits moururent de faim et un seul survivait pour rester avec sa mère; ça sera notre héro. 

On suivra le louveteau dans son développement progressif. Il découvrait son milieu (tanière, animaux, branches) et classait les choses en « animées » et « non animées », « petites » et « grandes ». Il admirait sa mère et dépendait d’elle. On suivra l’évolution du sentiment de peur, les étapes d’apprentissage dans les aventures de chasse, et son progrès pour devenir fort et malin. Ainsi, il apprit des lois. La grande loi de l’alimentation était: la vie c’est "manger" ou "mangé". Ensuite il saisit les lois du plaisir, les moments de bonheur, l’imprévu, l’épouvante…

Croc-Blanc quitte la vie sauvage pour vivre avec l’homme

Des hommes indiens l’ont rencontré et l’ont nommé en référence à ses crocs tous blancs ! Depuis, il demeura avec eux au camp. Etant émerveillé par « le pouvoir quasi divin » de ces « animaux-hommes », il était soumis à leur supériorité. Pour lui ils étaient des dieux. Son maître Castor-Gris lui a apprit la servitude et l’obéissance. Il fallait aussi différencier entre les dieux et comprendre la loi de la propriété. Il y avait eu un pacte : « Contre la possession d’un dieu de chair et de sang, il offrait sa liberté ». Donc, Croc-Blanc était nourri, sécurisé ET lui il protégeait son dieu et travaillait pour lui.
Par ailleurs, il était en conflit avec un jeune chien nommé Lip-Lip. Avec le temps il avait acquis une maturité, il devenait rusé pour piéger ce chien. A l’âge de 8 mois, on l’a harnaché au traineau, et il était plus fort et plus rapide que tous les chiens. A l’âge de 1 an, il était le chef de file de l’attelage, mais là il vivait dans une atmosphère de haine.

Le loup combat

Beauty Smith était un homme dangereux et Croc-Blanc en était persuadé. En effet, il a réussi à rendre Castor-Gris alcoolique pour qu’il soit obligé à lui vendre son loup contre des bouteilles. A deux reprises, l’animal fidèle a réussi à s’échapper pour rejoindre son ancien maître : « Il s’était donné à Castor-Gris et s’était donc toujours à lui qu’il appartenait ». Puni, il a du obéir, jouer des combats avec paris et Beauty Smith en gagna de l’argent. Il était toujours le grand favori. Croc-Blanc devint de plus en plus féroce, et la vie était pour lui un enfer !

Le maître bien aimé

Lors d’un combat difficile avec un bulldog, il finit par être abattu quand deux étrangers intervinrent pour séparer les combattants. C’étaient Weedon Scott, expert de prospection minière, et son compagnon. On a donc sauvé Croc-Blanc de cet enfer, mais il fallait un certain temps pour que Scott arrive à le soumettre et à le débarrasser de sa férocité.
Avec lui, Croc-Blanc a connu de nouvelles sensations. Il développa un grand attachement et un grand amour pour Scott. D’ailleurs il était terriblement triste en son absence, et il refusait même la nourriture ! Alors, il a du l’emmener avec lui en voyage au sud, pour l’accompagner dans sa résidence.

Au sud, le loup découvrait un autre environnement : rues, ville, vacarme. Il s’adaptait très bien avec chacun des membres de la famille, les domestiques et avec les animaux présents (chienne, lévrier, poules). Croc-Blanc ne comprenait  pas le langage parlé mais par l’expérience il savait déterminer sa conduite. Son intelligence était fascinante ! Il continuait à apprendre des lois de la vie communautaire. On cite : « Ce qui était le plus nécessaire dans cet inextricable labyrinthe de la civilisation, c’était la maitrise de soi, la capacité de refréner ses instincts ». Ainsi sa vie était agréable et facile.
Il a fait preuve de fidélité et vigilance quand il a attaqué un intrus qui voulait tuer le père de Scott par vengeance. Cet homme était bel et bien recherché par la justice !

Réflexion

L’histoire de Croc-Blanc met l’accent sur la question de l’origine d’un caractère. Tout au long du roman Jack London poursuit l’analyse de ce caractère.  Un comportement trouve son origine dans l’instinct, ou dans les acquisitions de l’environnement. A chaque étape de vie, on suit l’apprentissage du loup : de la nature, de sa mère, des chiens de l’attelage et de ses maîtres. Dans son caractère on trouvait les marques de l’hérédité et de l’environnement. Ainsi, l’homme l’a conditionné à un milieu différent du monde sauvage, pour cela il devait être un chien, et pas un loup.






mercredi 9 octobre 2019

Les Nuits Blanches de F. Dostoïevski: un dialogue d'amour dans quatre nuitées

Les Nuits Blanches de F. Dostoïevski est un court roman de moins de 100 pages. Le narrateur est un jeune homme vivant seul à Saint-Pétersbourg. Étant  solitaire et rêveur, il se contentait d’être ami avec les maisons et les visages des gens. Il était triste d’être seul, mais ainsi dans ses pensés incessantes, il aimait et "connaissait" tout dans cette ville. 
Une nuit il avait rencontré une jeune fille qui pleurait. Il était timide et à la fois il aimait trouver quelqu’un à qui parler. Alors il l'a abordé, et c'était le premier dialogue dans la première des quatre nuits de rencontre avec elle. 
On appelle les Les Nuits Blanches à Saint-Pétersbourg, une époque de l'été où le soleil se couche à 9 heures du soir et se lève vers 1 heure du matin. Durant ces nuits, il lui parlait de ses rêveries et de sa solitude, et elle lui racontait son chagrin d’être abandonnée par l'homme qu'elle aimait. 

Dans Les Nuits Blanches, les deux jeunes gens étaient heureux: l'un de son amour, et l'autre du désir d'essayer son bonheur! Dostoïevski donne à travers ce dialogue une analyse de sentiments et de pensées humaines, d'un homme et d'une femme qui se comprennent. 

La solitude du jeune homme à Saint-Pétersbourg

Dostoïevski commence le roman par les pensées du jeune homme triste d’être seul. Mais avec beaucoup d'innocence, il compensait ça avec une amitié avec tout ce qu'il rencontrait dans la ville. Il disait: "depuis huit ans que je vis à Pétersbourg, je n'est pas réussi à me faire un seul ami. Mais qu'est  ce qu'un ami? Mon ami, c'est Pétersbourg tout entier". Ainsi, il aimait étudier la physionomie des gens sur les quais et au jardin: "pas un ne me connaît parmi ces visages de connaissance, mais moi je les connais tous". Aussi, les maisons étaient ses amies, chacune le regarde avec les fenêtres et dit: "Bonjour! Comment vas-tu? Moi grâce à Dieu je me porte bien." 

Les Nuits Blanches de F. Dostoïevski: un dialogue durant quatre nuits  elle lui parlait de son chagrin d'amour, et lui il l'aimait

Première nuit: Dans la première des Nuits Blanches, à dix heures du soir, il rencontre une jeune fille qui pleurait au parapet du canal. Il l'aborde et, malheureux de solitude, il disait que ses rêves étaient des romans entiers et il rêvait de demander à une femme de lui parler seulement deux paroles. Alors elle accepta de le revoir le lendemain à la même heure. 
Deuxième nuit: Dans un long dialogue, il commençait par se présenter: "je suis un rêveur". Et il expliquait qu'il en faisait ainsi son propre monde à lui. Pour lui c'est triste que le temps passe sans avoir rien vécu, mais avec une vie à zéro il n'a rien à regretter. Mais, en ces moments il pensait bien à elle!
Ensuite, Nastenka lui raconta qu'elle était orpheline, et qu'elle vivait avec sa chère babouchka (grand-mère). Elle était enfermée, elle l'épinglait à sa robe pour l'obliger à étudier près d'elle! Un jour un nouveau locataire emménage, il lui donnait des livres et l'emmenait avec sa babouchka au théâtre. Amoureuse, elle l'abordait, et il promit de revenir après un an de voyage à Moscou pour la demander en mariage. Toutefois, le voila de retour sans rien manifester. 
Alors, il lui dicta une lettre à lui adresser, et les remerciements se suivirent réciproquement. Il disait:"Nastenka, il y a donc des gens que nous remercions d'avoir seulement traversé notre vie!".Finalement, il se chargea de remettre au locataire une lettre toute prête qu'elle lui a donné.
Troisième nuit: Le narrateur analyse les choses dans ses pensées: Il était heureux de pouvoir la revoir une troisième fois. "Comme le bonheur fait l'homme excellent! Il semble qu'on voudrait donner de son coeur, de sa gaieté, de sa joie. Et c'est contagieux la joie". Elle était grande joyeuse de le voir car elle attendait une réponse, et il imaginait qu'elle avait pitié pour son pauvre amour à lui! 
Au dialogue, elle disait qu'elle l'aimait car il n'était pas amoureux d'elle et qu'ils seront de très bons amis. Il fut blessé par ces paroles. Aussi, elle disait qu'il n'était plus rêveur, ainsi, il était bien guéri.
Quatrième nuit: Dans la dernière des Nuits Blanches, il revient mais sans aucune réponse du locataire. Elle pleura ce dur abandon. Puis, il déclara qu'il l'aimait, mais il préfère la quitter pour ne pas la faire souffrir de plus. Elle riposta et dit qu'elle aussi elle l'aimait, et que si son amour peut combler son chagrin alors elle l'accepterait. Mais, finalement, son bien aimé réapparait sur les lieux et elle partit avec lui!
Le matin: Une lettre lui parvient de Nastenka: elle se marie dans une semaine et elle remplit la lettre par des mots de pardon. Triste, il bénit un instant de joie passé avec elle!


samedi 21 septembre 2019

Vol De Nuit d'Antoine de Saint-Exupéry: une réflexion à chaque pas

Vol De Nuit d'Antoine de Saint-Exupéry est un livre paru en 1931 et a reçu le prix Femina. Ce livre relate l'expérience de l'auteur quand il était pilote en Amérique du sud à l'époque. En effet, ça se passe en Argentine, où Rivière, le responsable dans une compagnie aéropostale, commandait pour acheminer le courrier par vol de nuit pour raccourcir les délais. Il parlait de "grande oeuvre".

Dans une de ces nuits, trois avions devaient atterrir à Buenos Aeres ramenant les courriers provenant du sud : Chili, Patagonie et Paraguay. D'abord, le premier pilote, Pellerin, réussit son atterrissage. Ensuite, on suivra le deuxième, Fabien, en difficulté devant une tempête nocturne, et la conduite aux bureaux de la base face à cette situation. Là, autour de ce personnage central, Rivière, Antoine de Saint-Exupéry nous expose un grand nombre de réflexions philosophiques sur la responsabilité, l'action, le courage, l’héroïsme, la gouvernance des hommes et des événements, le bonheur humain, l'échec...Finalement, l'avion est perdu, le troisième pilote atterrit, et le chef ordonne un autre vol pour le courrier d'Europe: le vol de nuit continue!
Ce livre n'est ni un roman d'aventure, ni une récitation d’événements. On pense, on médite, on décrit comme un poète et on réfléchit comme un philosophe. L'auteur unit la pensée sage et difficile avec le charme et la sensibilité! 

Antoine de Saint-Exupéry expose de nombreuses réflexions autour du commandement du vol de nuit

 La dureté: Rivière était un responsable fort à appliquer un règlement dur visant à créer à l'homme une volonté. En effet, pour lui l'homme était "une cire vierge qu'il fallait pétrir". Et ce qui prime c'est le culte du courrier.
La gestion des sentiments: Il disait que si les pilotes vous obéissent par amitié vous les dupez. "Aimez ceux que vous commandez mais sans le leur dire". Et quand la femme du pilote en retard intervenait, il faisait taire l'émotion car elle n'aide pas au sauvetage des hommes.
L’héroïsme: L'inspecteur Robineau admirait Pellerin, le pilote revenant vainqueur. Il estimait cet homme fatigué avec ses mains sales et ses yeux clos. Et l'insomnie que suscite le vol de nuit faisait de la belle oeuvre, le commandant disait: "Si les insomnies d'un musicien lui font créer de belles œuvres, ce sont de belles insomnies". Sa cause étant grandiose, il voyait les villes franchies comme "des cités qui tombaient".
L'union des hommes: Le responsable pense que la veille de nuit qu'il fait avec son équipe (secrétaire, radiotélégraphistes) les unit fortement. Il voyait un jour les mains d'un ancien ouvrier d'avion comme les plus belles au monde!
On crée des hommes pour savoir commander des événements: "Parce que les événements, on les commande, et ils obéissent, et on crée. Et les hommes sont de pauvres choses, et on crée aussi. Ou bien on les écarte lorsque le mal passe par eux". Il se disait que s'il laisse libre cours aux événements, une tempête retardera un courrier en marche. 
L'échec: Devant un problème de vol de nuit, il pense qu'il y a une cause de problèmes qui se révèle, elle même sera la cause de moins d'accidents. Ainsi "Les échecs fortifient les hommes". 

Antoine de Saint-Exupéry fait l'éloge à l'aviation

Inspiré de ses aventures réelles d'aviateur, Antoine de Saint-Exupéry nous décrit le pilote. Il médite son vol de nuit, il est dans sa carlingue avec le gyroscope, le manomètre, la lampe de bord, il traverse les orages et les clairières de lune, il passe entre les collines et les nuages...
En temps calme, l'auteur décrit Fabien le pilote comme un berger, d'une ville à l'autre comme d'un troupeau à l'autre. L'aviation est comme une conquête, il se penchait pour voir les maisons, les cafés et les arbres. 
Quand il se repose en ville, avant son vol de nuit, elle était pour lui comme "un port". Sa femme admirait ce héro, sa poitrine étant comme "un beau navire" et ses bras responsables de "quelque chose de grand". Et en songeant à sa mission nocturne, il "respirait profondément comme avant de se jeter nu dans la mer". Après, il volera et fera sa conquête, il "possédera" des villes, et des montagnes.
En tempête nocturne, il voyait l'aube comme une "plage de sable doré" vers laquelle il nagerait! Il luttait, et il a pu émerger plus haut au-dessus de la tempête "comme une barque qui passe dans la digue". Puis il découvre une clarté éblouissante, et "tout devenait lumineux"! En fait, ça nous fait rêver d'avoir la tête dans la clarté des nuages en pleine nuit!

Le vol de nuit reprend

L’avion d’Asuncion (Paraguay) atterrit à deux heures dix, c’était pour le chef un vol heureux, « la revanche de sa foi ». Il ordonna que le courrier d’Europe décolle juste après et on mettait dans l’avion d’Europe le transit d’Asuncion. Ainsi, il n’avait suspendu aucun vol de nuit après la perte de l'avion de Fabien; il poursuit sa cause et c'est ce qui compte. 


mardi 17 septembre 2019

Clair De Lune de Guy de Maupassant: un recueil de nouvelles du dix-neuvième siècle

Clair De Lune de Guy de Maupassant est un recueil d'une vingtaine de nouvelles qui rejoint la littérature française du dix-neuvième siècle. Dans chaque nouvelle un narrateur raconte une petite histoire qui fait ressortir une réflexion, une idée, avec un style sobre et élégant. En plus les thèmes sont variés: l'amour et la nature, l'erreur humaine, la légende, la vengeance, la mariage, les sentiments, les souvenirs...
Çà se passe à Paris, chez des bourgeois aux bords de la seine, la nuit, un château dans un bois, un automne en pleine foret... Quant'aux personnages on trouve un prêtre, un forgeron, un chasseur, un marquis, un instituteur, un juge, un cocher... A chaque nouvelle, une question se pose, une valeur est soulignée, et parfois un mystère reste à résoudre! 


Résumé d'une sélection de nouvelles de Clair De Lune de Guy de Maupassant

Clair de lune : Un prêtre qui haïssait la tendresse de la femme, voyait en elle un piège qui affaiblit l’homme. Il était croyant et convaincu que dieu a créé chaque chose dans la nature pour un but donné. Un soir il allait chercher sa nièce furieux de savoir qu’elle avait un amoureux, il se posa une question philosophique: pourquoi dieux avait crée la lune qui éclaire la nuit d’une si belle splendeur ? A cette question, il a vu le couple amoureux, au clair de la lune.


Le loup : En 1764 deux frères terriblement passionnés par la chasse aux bêtes devaient trouver un loup monstrueux qui faisait des ravages depuis un certain temps. Au cours de cette course, Jean, le frère aîné mourut, le crâne touché par une énorme branche. Alors, François le frère cadet, enragé de colère, a pu trouver le loup et le tuer en l’étranglant avec les mains et sans aucune arme. Sa vengeance s’est accomplie. Mais, depuis, on ne pratiquait plus la chasse dans la descendance du défunt. Cette histoire est racontée par la quatrième génération et on se demandait dans l’audience si s’était une légende et une femme déclara : « C’est égal, c’est beau d’avoir des passions pareilles ».

La reine Hortense : Une vieille fille, d’âme dure, appelée reine Hortense, vivait seule, à gouverner ses bêtes avec autorité. Quand elle était mourante, elle parlait d’enfants et du mari qu’elle n’a jamais eu! Ses proches qui lui rendaient visite deux fois par an étaient totalement indifférents alors qu'elle agonisait, ils s’occupaient de leur déjeuner. Aussi, ses animaux domestiques étaient là tous près, et sans plus.

Une veuve : Une vielle demoiselle raconte l’histoire d’une famille dont les membres étaient connus par des passions violentes et même fanatiques. C’est ainsi que le grand père s’était suicidé quand il avait appris que la fille qu’il adorait a été enlevée ! De même, son petit-fils qui était fou amoureux de la narratrice s’était fait pendu quand elle s’était fiancée, elle était indifférente à ses dires « si tu m’abandonnes, je me tue ». Devenant éperdument triste, elle a rompu son mariage et demeura toujours une demoiselle. La dernière réplique était: « N’est-ce pas malheureux d’être sentimental à ce point ! »

Les bijoux : Mer Lantin, commis principal au ministère de l’intérieur, a épousé une jeune fille toujours souriante et honnête, et a vécu avec elle avec grand amour. Elle a su gouverner sa maison avec économie et adresse si bien qu’ils avaient une vie pleine de luxe. Toutefois, elle passait beaucoup de temps à assouvir ses passions pour le théâtre et les faux bijoux. Morte après une soirée au théâtre, Mer Lantin était terriblement triste de la perdre. En plus, ses moyens lui étaient insuffisants tant lui manquait la sagesse de sa femme dans ses économies ! Mais, en vendant ses faux bijoux, il a découvert que c’étaient de véritables bijoux : sa femme avait fait des économies en des bijoux valant cent-quatre-vingt-seize mille francs ! 

samedi 31 août 2019

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier: un enfant dans les rues de Paris

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier est le premier livre d'un roman de huit tomes. Ce roman apparu en 1969 nous raconte la vie d'Olivier Châteauneuf, au quartier de Montmartre à Paris, dans les années 30. C'est un enfant de 10 ans, orphelin, qui après la mort de sa mère, a du quitter l'école et habiter avec son cousin marié. Depuis, il passait son temps à parcourir les rues, accompagner les voisins de la rue Labat, vagabonder avec ses copains et découvrir tous genres de personnes et de lieux.

La joie de vivre d'un enfant explorant les rues, bien entouré par les habitants du quartier

Virginie, la mère d'Olivier, détenait une mercerie à la rue Labat à Paris. Après sa mort, l'enfant habitat chez son jeune cousin Jean et sa femme Elodie. Mais il rencontrait toujours les gens du quartier qui devenaient sa nouvelle famille. Chez Albertine il passait pour manger une crêpe ou un beignet, avec Bougras il assistait à la fabrication des bagues et il l'accompagnait pour cirer les parquets. Il mangeait des gâteaux chez Madeleine, appelée Mado. Aussi, il passait chez Lucien, le sans-filiste avec ses postes TSF pour écouter une chanson; et Gastounet, un ancien combattant, lui montrait des albums et des histoires militaires. Et il ne manquait pas de donner à manger à son ami Daniel qui était un infirme qu'on nommait l'araignée. 

En plus, avec ses copains du même âge, Loulou et Capdeverre, Olivier va flâner et faire plein de jeux et d'amusements! On va vivre le plaisir de regarder un enfant jouer et s'amuser avec toute chose simple qui se présente à lui. Olivier joue avec des osselets, avec la purée de pomme de terre, joue aux billes, fabrique un bateau, fait des glissades avec les amis... Devant une pâtisserie avec les copains, en regardant les gâteaux, il souhaitât être une mouche:"Pour illustrer le mot, sans se concerter, ils se mirent à courir en battant les ailes et en faisant:"Bzzz, bzzz, bzzz...."   

L'un des jeux était le jeu aux allumettes suédoises; la boite d'allumettes était l'un des objets de l'enfant et a mérité d’être le titre du roman. Olivier utilisait ces allumettes pour vaincre l'obscurité la nuit, pour jouer, et pour rassembler dans la boite sa monnaie espérant pouvoir acheter un couteau suisse.

Les Allumettes Suédoises de Robert Sabatier nous décrit les détails de la rue parisienne des années 30

Ayant vécu son enfance à Montmartre à Paris, Robert Sabatier retrace dans ce roman les lieux, les locaux, les odeurs, les sons, jour et nuit, et dimanche matin.
En effet, le livre rapporte les détails du contenu de la mercerie, il décrit les chiens errants, le boucher juif, l'épicerie, le café, la piscine municipale, la salle de cinéma, le lavoir municipal, la pâtisserie...
Dans Les Allumettes Suédoises, on trouve les noms de rues, de marchés, de places, de cafés, du cinéma... Par exemple, on cite les rues Bachelet, rue Nicolet, Lambert, Labat, Ramey, Marcadet...On retrouve aussi les boulevards Ornamo, Berbès, le café Pierroz, le café Transatlantique... Les détails vont jusqu'à citer les noms des acteurs de films sur les affiches de la salle de cinéma, les noms de chanteurs, les paroles de chansons de l'époque, et les marques d'objets (verres, bouilloire électrique, montres...).

En plus, Robert Sabatier dans Les Allumettes Suédoises nous décrit longuement les petits tâches de routine mais qui font bien le bonheur des gens. On garde un long sourire à lire la description de la préparation d'un bol de chocolat, la cueillette des pissenlits, le jeu à la toupie, les femmes qui discutent à propos des plats à cuisiner dimanche matin, le lavage du linge au lavoir municipal...

Le langage parlé des personnages est familier, tout comme au quotidien:"mon pote!","P'tite tête, va!", "récré","T'es dingue!","On est gourmands, s'pas!", "miam, miam". Les Allumettes Suédoises est un  roman plein d'humour, plein de couleurs, d'énergie et de gaieté !

A retenir

N'hésitez pas à lire Les Allumettes Suédoises, il nous apprend à savourer tout moment de notre vie (un plat, un jeu, une chanson, une marche à pied, une vitrine...). Ensuite ne perdez pas le fil, l'histoire de cet enfant est à suivre dans les tomes suivants, il vivra bien d'autres aventures dans d'autres endroits. La plume de Robert Sabatier vous régalera!





samedi 24 août 2019

La Mère de Pearl S. Buck: la vie d'une paysanne chinoise

La Mère de Pearl S. Buck est un roman publié pour la première fois en 1933. L'auteure, lauréate du prix Nobel, nous décrit la vie d'une mère dans un hameau en chine, en pleine nature, au début du siècle.  
La mère mène une vie simple faite de tâches routinières dans sa maison et dans les champs. Dans une belle compagne chinoise, d'une saison à une autre, pas d'argent à gaspiller, les paysans n'ont que les moyens suffisants pour vivre. D'ailleurs, on ne fait que vivre, en paix avec la nature. On suit la succession des saisons, la semence, la floraison, la récolte, et l’épanouissement des enfants, leur mariage, la maladie, le décès et la naissance. La mère trouve sa jouissance en donnant tout son être pour rayonner la vie autour d'elle. Etant forte et laborieuse, elle luttait pour surmonter les difficultés de la vie : l'absence d'homme, une maladie et la perte d'enfant. 

Résumé de La Mère de Pearl S. Buck 

Sans intrigue ni grand suspens, on suit la mère, paysanne chinoise, satisfaite de bien nourrir sa famille et ses bêtes et à travailler dans les champs. "Sa pensée entière était concentrée sur ses champs, sa maison". L'auteure nous décrit des occupations telles que rassembler la paille, labourer la terre, ensemencer le blé, récolter le maïs et le riz, nourrir le buffle, allumer le feu, aider sa cousine qui accouche, allaiter son enfant, coudre une étoffe...
On retrouve le bonheur de la mère étant enceinte et débordante de vie! Elle était fière de sa force, de ses enfants et de son mari. 
Par son pleine occupation à faire vivre ceux qui l'entoure, elle était comblée, heureuse... 

Quand son mari l'a quitté sans retour, chagriné d’être pauvre, elle a du travailler pour deux: faire la récolte du riz seule et apprendre à entasser le gerbe avec l'aide de son cousin. Aussi, son fils aîné commençait à l'aider dans les champs, sa fille apprit les tâches ménagères et elle emmenait le plus petit avec elle en compagne:"Mais elle ne pouvait pas prendre de repos, sauf de temps à autre lorsque le bébé criait et qu'il fallait le nourrir".

Et toujours de grand élan, elle a du soigner sa belle-mère malade durant des nuits entières en toute aisance: "Elle faisait ces choses avec plaisir, contente d’être occupée toute la nuit".

La Mère de Pearl S. Buck nous montre une vie en harmonie avec la nature: les champs, la montagne, les saisons 

Tout au long du récit, on admire le cadre spatial naturel et rengorgé de vie. En effet, on suit la paysanne dans les champs, sur un versant de la montagne, entre deux collines, le long d'un sentier, une vallée, une prairie, un bambou...
En outre, on avance dans le temps, d'un événement à un autre, d'un âge à un autre selon le cycle saisonnier. Pearl S. Buck décrit subtilement la succession des saisons et des événements qui suivent : "L'année s'avançait; on arrivait à la fin de l'automne","bientôt l'herbe sauvage de la montagne brunit à l'approche de l'hiver","Une fois de plus le printemps survient", "elle ne vit pas l'homme ce printemps-là, mais elle se souvenait de lui. Il reparut un jour au début de l'été". Et c'était dans un temps froid que la belle-mère demeura malade: "Mais avec la tempête et le froid, la mort si longtemps différée, descendit soudain sur l’aïeule".


La mère reste anonyme tout le long du récit; ce qui est important c'est qu'elle est une maman

Pearl S. Buck nous décrit la vie de cette femme en la nommant La Mère, sans nom ni prénom. Aussi, les personnages ne sont pas désignés par leurs prénoms mais par leur le lien familial par rapport à la mère: le mari, la belle-mère, le fils, la fille, le cousin, la cousine, la belle-fille. Ainsi, on sent que tout  tourne autour de la maternité. La Mère de Pearl S. Buck met l'accent sur ce sens; et on retient par notre lecture cette fabuleuse concordance: la mère et la vie !